Le célèbre Freddy Krueger est de retour pour hanter nos nuits. Freddy – Les Griffes de la nuit, qui sortira le 12 mai prochain dans toutes les bonnes salles est le remake attendu du chapitre 1.
Vingt-cinq ans après l’original, les fans de la franchise d’horreur s’étaient donnés rendez-vous samedi soir au Grand Rex, à Paris, pour l’avant-première. Peu avant 20 heures, ils sont des dizaines à attendre patiemment le début de la séance et à braver la pluie aux portes du Grand Rex (IXe). Beaucoup sont des inconditionnels de la série, d’autres de simples amateurs de grands frissons, mais tous attendent le grand retour du croque-mitaine le plus célèbre du grand écran. A l’entrée du cinéma, l’affiche du film donne le ton : chapeau fixé sur la tête, gueule cramée, pull en laine rayée et troué, Freddy aiguise ses griffes et se prépare à nous faire peur. D’ailleurs, il ne faut pas s’y tromper, les cinéphiles présents n’attendent que cela. En tête de file et arrivés avant tout le monde, Michael et Sarah, un couple autour de la quarantaine, sont des adeptes du cinéma d’horreur et ils n’auraient raté pour rien au monde cette première séance. « On aime beaucoup ce genre de films, notre vidéothèque en est rempli, de Massacre à la Tronçonneuse à La colline a des yeux, on les connaît tous » témoigne Michael. Plus loin dans la queue, Rachid, étudiant, est lui venu par curiosité, pas particulièrement connaisseur de la saga, il est ici pour passer simplement « un bon moment » et « avoir peur bien sûr ». Il est l’heure, la projection peut commencer.
Des frissons et des rires
Dans une salle annexe de cinq cent places presque au deux tiers pleine, il y règne un parfum d’excitation. Si des petits groupes de jeunes s’amusent à se faire peur à l’extinction des lumières, d’autres personnes se réjouissent d’être venues accompagnées. Le film débute et seul le plafond étoilé de la salle nous rappelle que l’on est au cinéma. Première scène, premier mort, frissonnement dans la salle, le ton est donné, le public sursaute puis des rires… 1 heure quarante deux plus tard, quelques litres d’hémoglobines entre temps, son lot de jeunes décérébrés sauvagement tués par l’abominable Freddy, le film déçoit. Constat amer pour une bonne partie du public. Avec un scénario cousu de fil blanc, un manque d’imprévisibilité et un suspense absent, ce Freddy version 2010 a davantage fait rire son auditoire que peur.
C’était mieux avant
A la sortie la déception prédomine chez les fans. François, 32 ans, adepte invétéré des Freddy depuis le tout premier en 1987, cache mal sa désillusion. « Ce remake est complètement raté, il ne fait pas peur et ne possède pas l’âme des anciens films. Freddy apparaît dès la première scène, ce qui gâche profondément tout effet de surprise pour la suite ». Déçu car il attendait beaucoup du retour de cette icône de l’épouvante, il s’en retourne regarder avec nostalgie les anciens en DVD. Le frère de François, qui déteste ce genre de films, l’accompagnait par sympathie, on ne l’y reprendra pas deux fois. « Ce film est nul » dit-il sèchement. A coup sûr, Freddy ne convaincra pas les profanes de l’horreur cinématographique, les passionnés, eux, préfèrent déjà oublier ce coup de griffe raté.
Guillaume Stoll