Le rêve sud-africain à portée de main

Les français passent l’épreuve du match de l’Irlande par la plus petite des portes (CP : AFP).

En match retour des barrages pour le Mondial 2010, l’équipe de France de football est parvenue à accrocher son billet pour l’Afrique du Sud. Sans éclat, dominés par de vaillants Irlandais, les Bleus peuvent sans doute remercier Hugo Lloris et l’arbitre.

Il aura fallu attendre la prolongation pour voir enfin le public du Stade de France laissé exploser sa joie. 104 ème minute de jeu : un coup-franc de Malouda trouve Henry dans la surface, contrôle volontaire de la main en deux temps puis service pour Gallas qui reprend d’un coup de tête victorieux et voilà les Bleus en route pour l’Afrique du Sud. But miracle, non valide, qui fait grand bruit et scandalise des Irlandais, qui dépités voient leurs rêves de mondial brisés.
Il faut bien dire que la partie était fort mal engagée pour les protégés de Raymond Domenech. Face à des irlandais surmotivés les Bleus ont raté leur entame de match et fait preuve d’une incroyable fébrilité. Empruntés, brouillons et dépassés dans tous les domaines du jeu : tant physique, technique que mental, il n’en faut pas plus pour donner confiance à leurs adversaires du soir. Et c’est tout à fait justement qu’à la 33ème minute de jeu sur un centre de Duff repris par Keane, l’Irlande ouvre le score pour la plus grande joie de ses 15 000 supporters présents au stade. La France entière retient alors son souffle, elle observe pèle-mêle un spectacle pathétique de passes ratées, contrôles approximatifs, et relances hasardeuses. Aucune cohésion ni volonté ne ressortent d’une équipe où surnage seul l’excellent gardien Hugo Lloris.

Merci Lloris

En effet, rares ont été les joueurs de l’équipe de France à tenir leurs rangs. Gourcuff et Gignac transparents sont sortis sous les sifflets, les latéraux sans cesse en difficulté et la doublette des Diarra au milieu inutile, n’ont pas su équilibrer une équipe bancale. Sans un grand Hugo Lloris, auteur de plusieurs arrêts décisifs, sans doute, les tricolores auraient perdu et auraient dû faire une croix sur la Coupe du Monde.
La chance était définitivement avec eux, et si Anelka aurait probablement dû bénéficier d’un penalty au cours des prolongations pour une faute de Given, c’est sans panache, avec une gêne et une accusation de tricherie à l’égard de Thierry Henry, que les Bleus réussissent leur séance de rattrapage.
Et Raymond Domenech de conclure : « Ce sont les péripéties d’un match», pas sûrs que les Irlandais goûtent à cette péripétie.

Guillaume Stoll

Et pourtant tout avait si bien commencé…

À deux heures du coup d’envoi du match, il régnait comme un air de fête aux abords du stade de France. Farandoles, folklore irlandais, bières coulant à flot, le peuple vert avait pris ses quartiers. Les supporters des deux camps échangeaient leurs écharpes et partageaient leurs pintes de bières, quand un orchestre improvisé de musiciens jouait des airs de Whiskey in the jar repris en coeur par des dizaines d’irlandais. Un esprit bon enfant qui tranche avec l’ambiance à la sortie du match où les français avaient la joie sobre et les irlandais entonnaient des « cheaters ! » (NDLR : tricheurs) qui veulent tout dire.

Guillaume Stoll